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SANTA-ROSA.

« Il avait offert aux députés du gouvernement grec à Londres d’aller en Grèce comme militaire. Il demandait d’y commander un bataillon. On lui répondit que le gouvernement grec serait très heureux de l’employer d’une manière bien autrement importante. On parlait de lui confier l’administration de la guerre ou l’administration des finances. Santa-Rosa partit porteur de lettres françaises et italiennes ouvertes, remplies d’expressions on ne saurait plus flatteuses pour lui, et d’autres lettres cachetées en grec. Des trois députés grecs qui se trouvaient à Londres, deux seulement favorisaient le voyage de Santa-Rosa. Le troisième, beau-frère du président Conduriotti, avait toujours paru s’y opposer.

« Quoi qu’il en soit, Santa-Rosa fut reçu froidement par le corps exécutif à son arrivée à Napoli de Romanie, le 10 décembre. Après quinze jours, il se présenta de nouveau au secrétaire-général du gouvernement, Rhodios, pour savoir si, prenant en considération les lettres des députés grecs à Londres, on voulait l’employer d’une manière quelconque. On lui répondit qu’on verrait.

« Le 2 janvier 1825, il quitta Napoli de Romanie, prévenant le gouvernement qu’il attendrait ses ordres à Athènes. Il visita Épidaure, l’île d’Égine, et le temple de Jupiter-Panhellénien, débarqua le 5 au soir au Pyrée, et arriva à Athènes le 6. Il consacra quelques jours à visiter les monumens de cette ville. Ayant trouvé sur une colonne du temple de Thésée le nom du comte de Vidua, il écrivit le sien à côté de celui de son ami, qui avait visité Athènes quelques années auparavant.

« Le 14 janvier, il entreprit une excursion dans l’Attique pour visiter Marathon et le cap Sunium. Sur une colonne du temple de Minerve-Suniade, il écrivit son nom et celui de ses deux amis, Provana et Ornato, de Turin, comme monument de leur triple amitié. À son retour à Athènes, il eut quelques accès de fièvre tierce qui l’affaiblirent beaucoup, et le confirmèrent dans l’idée de se fixer à Athènes plutôt que de retourner à Napoli de Romanie, dont l’air malsain aurait aggravé ou du moins prolongé sa maladie.

« Odysseus, qui paraissait d’intelligence avec les Turcs, ayant menacé de s’emparer d’Athènes, Santa-Rosa contribua à en organiser la défense. Les éphémérides d’Athènes parlèrent de son enthousiasme et de son activité ; mais son importance cessa avec les menaces d’Odysseus, et Santa-Rosa quitta Athènes pour rejoindre ses amis à Napoli de Romanie.

« À cette époque, on se préparait à entreprendre le siége de Patras.