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LE TEXAS ET SA RÉVOLUTION.

gleterre, jalouse de la grandeur croissante des États-Unis. M. Huskisson, dans le cours d’une discussion sur les affaires de l’Espagne et du Mexique, dénonça au parlement les manœuvres du cabinet de Washington pour séparer le Texas de la confédération mexicaine. Il rappela combien l’acquisition des Florides par les États-Unis avait alarmé la Grande-Bretagne pour la sécurité de ses possessions dans les Indes occidentales ; puis, révélant un projet auquel il est permis de croire que l’ambition anglaise n’a pas renoncé, il dit que le Mexique devait être maintenu en possession du Texas, puisque l’opposition du cabinet de Washington avait fait échouer les négociations de l’Angleterre avec l’Espagne, pour en obtenir la cession de Cuba. Les États-Unis n’ont pas absorbé le Texas ; mais le Texas est aujourd’hui indépendant du Mexique, et la race anglo-américaine y domine. L’esclavage, dont l’Angleterre poursuit l’abolition dans le monde entier, soit par intérêt, soit par philanthropie, a jeté de profondes racines dans cette nouvelle république, et le gouvernement anglais en témoigne son mécontentement par une singulière obstination à ne point la reconnaître. Faudra-t-il, selon le système de compensation développé par M. Huskisson, que, pour se consoler de l’indépendance du Texas, la Grande-Bretagne se fasse céder Cuba par l’Espagne nécessiteuse et obérée ?


Frédéric Leclerc.


(La seconde partie à un prochain no .)