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vert en 1791, d’Entrecasteaux en 1793, longent ces îles sans y constater aucun fait nouveau. Hansen, du Dedalus, y paraît à son tour en pirate plutôt qu’en marin. La voie est ouverte : ce que les expéditions officielles ont commencé, les spéculations particulières l’achèveront. Les baleiniers, accourus pour la pêche des phoques, s’engagent dans les baies, sondent les passes, signalent les récifs. Ils reconnaissent le détroit de Foveaux, à l’extrémité méridionale de Tavaï-Pounamou, relèvent l’île Stewart, rectifient l’hydrographie du groupe, éclairent les mouillages et indiquent les points de reconnaissance. La Nouvelle-Zélande est devenue le but d’armemens nombreux ; le commerce s’en empare et la livre à une notoriété plus vulgaire et moins scientifique. La marine marchande étudie ces peuples dans des vues d’exploitation, et l’intérêt pénètre une foule de détails qui s’étaient dérobés aux observations les plus intelligentes. C’est ainsi que l’on entrevit le double côté du caractère des naturels, aussi dévoués dans leurs amitiés qu’implacables dans leurs haines. On connut mieux ce qu’ils étaient, irascibles mais prompts à se calmer, violens mais sincères, fiers mais généreux. Grace à quelques concessions mutuelles, les relations devinrent plus régulières, les massacres moins fréquens, et, s’il en survint encore, on ne put les regarder que comme les revanches de provocations odieuses. Maîtres absolus dans ces parages, ne relevant que de Dieu et de leur conscience, les capitaines baleiniers durent se livrer à des actes de violence qui n’ont pas tous été révélés. Ce que l’on sait, c’est qu’à diverses reprises, ils firent des rafles au sein des tribus, et enlevèrent des hommes, qui devenaient des marins excellens, voués à un service gratuit. Ils s’en servirent pour la pêche, les épuisèrent de fatigue, les accablèrent de mauvais traitemens, les vendirent même comme esclaves sur d’autres archipels, couronnant ainsi ce système d’exploitation brutale et aggravant le rapt par la traite. Aux abus de la force, les insulaires ne pouvaient opposer que des massacres ; et leurs vengeances, mieux raisonnées, furent plus rares, mais plus éclatantes et plus sûres.

L’affaire du Boyd en est la preuve. Le capitaine de ce navire, John Thompson, avait reçu à son bord, comme passager, et contre le paiement d’une indemnité convenue, le fils de l’un des chefs de Wangaroa, connu sur le navire sous le nom de George, et dans son pays sous celui de Taara. George, actif et vigoureux, se prêta d’abord volontairement au service de la manœuvre, et remplit de bonne grace le devoir d’un matelot pendant la traversée de Port-Jackson à la Nouvelle-Zélande. Un jour seulement, malade, souffrant, il se