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HOMMES ILLUSTRES
DE LA RENAISSANCE.

III.

MÉLANCTHON.


I. — JEAN REUCHLIN ET MÉLANCTHON.

En l’an 1508, l’école de Pforzheim[1], alors citée parmi les meilleures de l’Allemagne rhénane, comptait au nombre de ses écoliers deux frères, George et Philippe Schwartzerd, lesquels y vivaient en pension avec Jean leur oncle, presque aussi jeune qu’eux, chez une sœur du célèbre Reuchlin. L’aîné des deux frères, Philippe, à peine âgé de douze ans, montrait une rare aptitude à tous les exercices de l’esprit. Il était déjà très versé dans la grammaire et les élémens du latin. Son premier maître, Jean Hungarus, les lui avait inculqués avec un soin particulier, aidant ses bonnes dispositions par un moyen fort innocent alors, qui était de le battre toutes les fois qu’il faisait une faute de construction en expliquant des vers de Virgile. Hungarus d’ailleurs, de l’aveu de son élève, administrait ces corrections

  1. Petite ville du duché de Bade.