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ESSAI
SUR
LE DRAME FANTASTIQUE.

GOETHE. — BYRON. — MICKIEWICZ.


Le vrai nom qui conviendrait à ces productions étranges et audacieuses, nées d’un siècle d’examen philosophique, et auxquelles rien dans le passé ne peut être comparé, serait celui de drame métaphysique. Parmi plusieurs essais plus ou moins remarquables, trois se placent au premier rang : Faust, que Goethe intitule tragédie, Manfred, que Byron nomme poème dramatique, et la troisième partie des Dziady, que Mickiewicz désigne plus légèrement sous le titre d’acte.

Ces trois ouvrages sont, j’ose le dire, fort peu connus en France. Faust n’est bien compris que de ce qu’on appelle l’aristocratie des intelligences ; Manfred n’a guère contribué, même en Angleterre, à la gloire de Byron, quoique ce soit peut-être le plus magnifique élan de son génie. Jeté comme complément dans le recueil de ses œuvres, s’il a été lu, il a été déclaré inférieur au Corsaire, au Giaour, à Childe-