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UN
VOYAGE EN CHINE.

SECONDE PARTIE.[1]

À mon retour de la fabrique de Hip-qua, le mauvais temps me retint dans les factoreries pendant deux mortelles journées, et ce fut avec un vif regret que je me vis forcé d’interrompre le cours de mes explorations. Enfin, le beau temps revint ; on me proposa une excursion intéressante : on m’offrait de me conduire au temple de la Vieillesse. J’acceptai avec joie, car je savais que nous aurions à traverser une autre partie de Canton, et je ne pouvais me lasser d’étudier cette population et ces mœurs si nouvelles pour moi.

En sortant des factoreries, nous nous trouvâmes face à face avec une noce chinoise. Le cortége se composait de huit ou dix palanquins portés par des hommes vêtus de grandes robes rouges et vertes ; ces palanquins étaient dorés et ornés de riches sculptures ; ils contenaient les divers présens offerts par le marié à sa future. Une vingtaine d’enfans les suivaient, grotesquement accoutrés de haillons de toutes couleurs, et agitant de larges lanternes de papier ou de toile huilée bizarrement peintes ; d’autres portaient au haut de longues perches des boîtes contenant sans doute aussi des présens et sur lesquelles étaient

  1. Voyez la livraison du 1er novembre.