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LA
MARINE MARCHANDE
GRECQUE
DANS L’ARCHIPEL.

D’après les traités qui existent entre la France et la Turquie, les catholiques sujets ottomans se trouvent placés sous la protection française. Cette protection qui, la plupart du temps, ne s’exerce qu’individuellement, s’exerça d’une manière plus générale lors de l’insurrection grecque, et surtout dans l’Archipel.

Parmi les îles Cyclades se trouve Syra, qui est un rocher aride et triste. Le seul point sur lequel on découvre quelque végétation est le sommet d’un monticule où s’élèvent, au milieu de figuiers et de pampres, la demeure d’un évêque catholique, son église métropolitaine et quatre ou cinq cents maisons blanches et petites, qui contiennent la population primitive de l’île.

La croix latine, signe de rédemption pour une autre vie, devint, à l’époque de désolation dont je parle, et par l’effet de l’intervention française, un signe de salut en ce monde. Le Christ qu’elle porte semblait dire, comme dans les livres saints : Venez à moi ! et l’on vint, en effet, de tous les points de l’Archipel, se placer sous sa protection. Au pied de la ville catholique, il se forma ainsi une population qui, en peu de mois, donna naissance à une ville où l’on