Page:Revue des Deux Mondes - 1839 - tome 19.djvu/359

Cette page a été validée par deux contributeurs.



LES
VICTIMES DE BOILEAU.

............
Nos malheurs ont certaines courses,
Et des flots dont on ne peut voir
Ni les limites ni les sources.
Dieu seul connaît ce changement ;
Car l’esprit ou le jugement
N’entendent à nos aventures,
Non plus qu’au flux secret des mers.

Théophile de Viau.

II.[1]
Les Libertins. — Théophile de Viau.

Il y avait de la foule et du bruit, le 25 août 1623, sur le parvis Notre-Dame, à Paris. C’était une place carrée, dont les côtés étaient défendus par des bornes également espacées ; place d’ailleurs étroite, écrasée par les deux géans qui dominent l’église, et bordée d’une ceinture de toits pointus ou étagés, qui dataient de loin. Ces maisons du moyen-âge, habitées par les prêtres et les chanoines, sentaient leur vieille origine ; elles formaient des rues tortueuses, dont les sillons entouraient de zig-zags obscurs la vénérable cathédrale. Quelques bourgeois et quelques artisans franchissaient d’un pas leste

  1. Voir la livraison du 15 juin 1839.