sent, je crois que je pourrai gagner mon logis… Vous me soutiendrez un peu tous les deux… Je vous conterai l’affaire en détail…
Est-ce une feinte ? Aurait-il cette lâcheté ?… (Haut.) Vous êtes donc bien blessé ? (Il regarde la poitrine d’Antonio. À part.) C’est la vérité, une large blessure. Ô Gabriel !… (Haut.) Je courrai vous chercher un chirurgien… dès que je vous aurai conduit chez vous…
Non ! chez moi, c’est plus près d’ici.
Scène VI.
Il est deux heures du matin, monseigneur, est-ce que vous ne songez pas à vous reposer ?
Va dormir, mon ami, je n’ai plus besoin de rien.
Hélas ! vous tomberez malade ! Croyez-moi, il vaudrait mieux vous réconcilier avec le seigneur Astolphe, puisque vous ne pouvez pas l’oublier…
Laisse-moi, mon bon Marc ; je t’assure que je suis tranquille.
Mais si je m’en vais, vous ne songerez pas à vous coucher, et je vous retrouverai là demain matin, assis à la même place, et votre lampe brûlant encore. Quelque jour, le feu prendra à vos cheveux… et, si cela n’arrive pas, le chagrin vous tuera un peu plus tard. Si vous pouviez voir comme vous êtes changé !
Tant mieux, ma fraîcheur trahissait mon sexe. À présent que je suis garçon pour toujours, il est bon que mes joues se creusent… Qu’as-tu à regarder cette porte ?…
Vous n’avez rien entendu ? Quelque chose a gratté à la porte.