Scène II.
Il y a assez long-temps que je cours après vous, que je vous cherche et que je vous guette. Je vous tiens enfin ; cette fois, vous ne m’échapperez pas. (Gabriel veut passer outre ; Antonio l’arrête par le bras.)
Laissez-moi, monsieur, je ne suis pas des vôtres.
Je suis Antonio, votre serviteur et votre ami. J’ai à vous parler ; veuillez m’entendre.
Cela m’est tout-à-fait impossible. Une affaire pressante me réclame. Je vous souhaite le bonsoir. (Il veut continuer ; Antonio l’arrête encore.)
Vous ne me quitterez pas sans me donner un rendez-vous et sans m’apprendre votre demeure. J’ai eu l’honneur de vous dire que je voulais vous parler en particulier.
Arrivé depuis une heure à Rome, j’en repars à l’instant même. Adieu.
Arrivé à Rome depuis trois mois, vous ne repartirez pas sans m’avoir entendu.
Veuillez m’excuser, nous n’avons rien de particulier à nous dire, et je vous répète que je suis pressé de vous quitter.
J’ai à vous parler d’Astolphe. Vous m’entendrez.
Eh bien ! dans un autre moment. Cela ne se peut aujourd’hui.
Enseignez-moi donc votre demeure.
Je ne le puis.
Je la découvrirai.