Scène III.
Pour l’amour de moi, ma mère, reprenez vos sens. J’aurais désiré que les choses se passassent moins brusquement, et surtout pas en votre présence. Je me l’étais promis ; mais cela n’a pas dépendu de moi : le maintien cafard et impudent de cet homme m’a fait perdre le peu de patience que j’ai. (Settimia pleure.)
Et que vous a-t-il donc fait, cet homme, pour vous mettre ainsi en fureur ?
Dame Barbe, ceci ne vous regarde pas. Laissez-moi seul avec ma mère.
Allez-vous donc me chasser de la maison, moi aussi ?
Allez dire vos prières, ma bonne femme, et n’augmentez pas, par votre humeur revêche, l’amertume qui règne ici.
Scène IV.
Maintenant, me direz-vous, enfant dénaturé, pourquoi vous agissez de la sorte ?
Eh bien ! ma mère, je vous supplie de ne pas me le demander. Vous savez que je n’ai que trop d’indulgence dans le caractère, et que ma nature ne me porte ni au soupçon, ni à la haine. Aimez-moi, estimez-moi assez pour me croire : j’avais des raisons de la plus haute importance pour ne pas souffrir une heure de plus ce moine ici.
Et il faut que je me soumette à votre jugement intérieur, sans même savoir pourquoi vous me privez de la compagnie d’un saint homme qui depuis dix ans a la direction de ma conscience ? Astolphe, ceci passe les limites de la tyrannie.