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LETTRES POLITIQUES.

II.
DE L’ORIENT.

Londres. Tottenham-Court-Road. 26 juin 1839.

Vous voyez, mon cher monsieur, que Bagdad, ainsi que Bassorah, ces deux villes persanes, n’ont pas été prises par les lieutenans de Méhémet-Ali. La Russie n’a pas, non, plus, nolisé des bâtimens pour le transport de ses troupes dans la mer Noire, sa flotte ne s’est pas avancée entre Bourgas et Boujoukderé jusqu’à Anada ; la flotte turque n’a pas fait voile de Bamal-Bakcherch pour la côte de la Syrie, et sans doute l’armée du sultan n’a pas encore franchi la frontière du pachalik d’Alep pour attaquer Ibrahim-Pacha par le cours supérieur de l’Euphrate. Ainsi, la paix n’est pas encore très compromise, et, bien qu’on parle de l’occupation de quelques villages syriens par des détachemens turcs, je persiste à croire que le statu quo ne sera pas détruit, s’il est troublé quelques momens.

En fait d’hostilités, depuis ma dernière lettre, je ne vois que le discours de lord Dudley Stuart en faveur de la Pologne ou pour mieux dire contre la Russie. Pour moi, je suis charmé toutes les fois qu’il m’arrive d’entendre quelque petite sortie de cette nature, et c’est une joie toute patriotique que je ressens. Pendant beaucoup d’années, il n’était question dans les journaux du continent, tous