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nalisme de l’opposition, avec l’ambassadeur de France à Londres, M. le général Sébastiani, dont l’opinion ne lui sera pas sans doute indifférente. Nous nous en remettons avec une entière confiance à ce que lui dira M. Sébastiani sur les dernières négociations de la conférence, et particulièrement sur les dispositions de l’Angleterre, auxquelles M. Thiers, partisan si décidé de l’alliance anglaise, ne peut manquer d’attacher la plus grande importance.



Storia della Pittura italiana esposta coi Monumenti. — Histoire de la peinture en Italie exposée par les Monumens, par G. Rosini. — Introduction. — Pise, 1838.

« Mon plan est de réunir et de présenter en un seul tableau, siècle par siècle, et non pas école par école, les vicissitudes de la peinture italienne ; de montrer comment elle naquit supérieure aux grossiers enseignemens des maîtres byzantins ; quels furent ses premiers pas, comment elle grandit, comment elle se revêtit d’une beauté de plus en plus merveilleuse ; comment, après une décadence prononcée, elle sut se relever et reparaître grande encore ; je voudrais la présenter dans toute sa lumière, au milieu de l’immense variété des caractères, des qualités personnelles, des vertus et des vices de tant d’artistes qui en ont propagé les leçons ; enfin, je me propose de mettre en regard, des notions biographiques sur les plus illustres d’entre eux, la gravure d’un ou de plusieurs de leurs ouvrages choisis parmi ceux qui ont contribué davantage à signaler dans la peinture italienne ses glorieuses époques. »

Nous n’avons pas cru possible de donner une idée plus juste et plus complète de l’ouvrage que nous annonçons, qu’en transcrivant les paroles de l’écrivain qui a conçu ce vaste plan, et qui en poursuit avec ardeur l’exécution. Il existe sans doute de nombreux et même d’excellens matériaux pour une histoire de la peinture en Italie ; mais cette histoire n’existe point encore, et celle de Lanzi, justement estimée, très répandue même faute de mieux, n’est après tout qu’une compilation exacte de notices biographiques sur les séries d’artistes qui composent chaque école prise à part, compilation dont le mérite littéraire ne s’élève pas au-dessus de la correction grammaticale, et dont la critique, généralement saine, est cependant si molle, si dépourvue de gradations et de couleur, qu’il n’y a guère, dans les formules employées par l’écrivain, de disproportion entre le mérite d’un Carlo Maratta et celui d’un Raphaël.

Le modèle que M. le professeur Rosini paraît s’être proposé dans le plan de son ouvrage est l’Histoire de la sculpture, du comte Léopold Cicognara. Il était impossible, en effet, d’adopter un cadre plus ample et plus simple tout à la fois, et dans lequel les documens recueillis de toutes parts allassent se fondre dans un enseignement plus sérieux, dans un tableau plus fidèle et plus brillant. Le grave défaut qu’on est fondé à reprocher à l’ouvrage du comte Cicognara, n’est point à craindre dans celui du professeur Rosini. L’illustre Ferrarais s’est montré injuste pour la sculpture étrangère, c’est-à-dire non italienne, dont