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de ces mélodies savantes ; mais j’avoue que je n’ai rien compris jusqu’ici qui m’éclairât suffisamment.

hanz.

Quoi ! maître, rien senti non plus ?

albertus.

J’ai senti une émotion étrange, mais que je ne pouvais pas plus analyser et définir que la musique qui l’avait causée.

hanz.

Ne vous semblait-il pas que cette musique exprimait des idées, des images et des sentimens ?

albertus.

Plutôt des sentimens que des idées, plutôt des images que des sentimens.

hanz.

Mais quelles images ?

albertus.

Les images vagues d’une splendeur infinie, insaisissable.

carl.

Qu’avez-vous, chère Hélène ? Que cherchez-vous avec inquiétude ?

wilhelm.

N’espère pas qu’elle te réponde ; elle ne t’entend même pas.

albertus.

Peut-être m’entendra-t-elle aujourd’hui. — Hélène, que désirez-vous ?

hélène.

Qui me parle ? Vous !

albertus.

Moi, votre frère.

hélène.

Mon frère n’est pas de ce monde.

albertus.

Votre père.

hélène.

Mon père n’est plus.

albertus.

Votre ami.

hélène.

Ah ! mon ami le philosophe ! Écoutez ici. Vous êtes un homme savant ; vous connaissez les secrets de la nature. Parlez à ce ruisseau.