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LETTRES SUR L’ÉGYPTE.

EXPORTATIONS.
Coton en laine 
9,761,000  fr.
Indigo 
494,000
Gomme 
475,000
Nacre de perles 
74,000
10,804,000  fr.


La différence entre les importations et les exportations est un peu plus forte pour Constantinople que pour l’Égypte. Cette différence est soldée avec du numéraire ou avec du papier sur l’Angleterre, qui importe plus qu’elle n’exporte.

Le commerce intérieur de l’Égypte s’opère par le Nil et les canaux. Les bateaux qui remontent le fleuve sont chargés de marchandises d’Europe ; ceux qui le descendent, transportent des produits d’Égypte. On compte 3,500 barques ou kanges de différentes grandeurs, servant à la navigation du Nil ; 350 à Damiette et Rosette, faisant le cabotage de la côte d’Égypte et de Syrie ; 200 kayasses ou grosses barques rondes dans le port de Suez, et 250 dans celui de Kosséir, naviguant sur le littoral de la mer Rouge.

La navigation, dite de caravane, du port d’Alexandrie, c’est-à-dire ses relations maritimes avec l’Albanie, l’archipel grec, la Barbarie, l’archipel turc et l’Asie mineure, a occupé, en 1836, 2,033 navires jaugeant 210,176 tonneaux.

Le commerce général d’Alexandrie[1] a présenté, pour la même année, les résultats suivans :

PROVENANCES
et
DESTINATIONS.
IMPORTATIONS. EXPORTATIONS. COMMERCE
TOTAL.
         Francs.          Francs.          Francs.
Autriche 
13,858,000 14,532,000 28,390,000
Turquie 
12,661,000 12,150,000 24,811,000
Angleterre 
15,158,000 5,404,000 20,562,000
France 
5,736,000 10,800,000 16,536,000
Toscane 
10,257,000 3,130,000 13,387,000
Syrie 
2,799,000 6,220,000 9,019,000
Barbarie 
4,434,000 1,514,000 5,948,000
Grèce 
1,359,000 824,000 2,183,000
Belgique et Hollande 
326,000 301,000 627,000
Autres contrées 
146,000 149,000 295,000
Suède 
117,000 » 117,000
66,851,000 55,024,000 121,875,000
  1. Depuis quelque temps, le pacha a suspendu les enchères d’Alexandrie, principalement pour les cotons. Il traite directement avec quelques grandes maisons. Il a même expédié pour son compte 60,000 balles à Trieste. De fait, cette suspension était nécessitée par l’absence d’enchérisseurs et la diminution des maisons secondaires. L’expérience a ainsi démontré que l’extrême concurrence est ruineuse et impossible, surtout à côté de l’extrême monopole. Puisque Mohammed-Ali prétend que c’est en sa qualité de propriétaire de l’Égypte qu’il en vend les produits, pourquoi n’enverrait-il pas des warrants de cotons aux enchères d’Europe, là où la concurrence est moins funeste, parce qu’elle y a une sorte d’organisation ?