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On voit que l’accroissement des importations est dû, pour la plus grande partie, à la revente faite à l’étranger, et nous en expliquerons plus tard les causes.

Les importations générales ont été dans le royaume-uni de la Grande-Bretagne :

Valeur
officielle.
Dont revendu à
l’étranger.
Gardé pour la
consommation ou l’entrepôt.
De 1827 à 1829. 3,374 millions. 766 millions. 2,608 millions.
De 1830 à 1832. 3,542 765 2,776
De 1833 à 1835. 3,561 861 2,700

Les importations générales ont été aux États-Unis

Valeur
officielle.
Dont revendu à
l’étranger.
Gardé pour la
consommation.
De 1827 à 1829. 1,273 millions. 324 millions. 949 millions.
De 1830 à 1832. 1,444 306 1,138
De 1833 à 1835. 2,019 334 1,685

Dans les neuf années, la consommation de la Grande-Bretagne est presque double de celle de la France, et celle des États-Unis en est à une différence d’un sixième pour l’égaler.

Les exportations des produits du sol et de l’industrie du pays ont été :

POUR LA FRANCE. LA GRANDE-BRETAGNE. LES ÉTATS-UNIS.
Valeur officielle. Valeur déclarée. Valeur réelle.
De 1827 à 1829. 1,522 millions. 4,063 millions. 868 millions.
De 1830 à 1832. 1,416 4,708 965
De 1833 à 1835. 1,647 5,580 1,326

Que l’on n’oublie pas de remarquer que les métaux précieux ne sont pas compris dans les tableaux de la France et de la Grande-Bretagne, et qu’en France la valeur officielle dont on se sert doit dépasser déjà, dans une grande proportion, la valeur réelle.

Dans les exportations générales, les reventes sont aussi comprises. Mais ce commerce, qui a plus que doublé de 1827-29 à 1833-35, appartient-il à la France ? On conviendra qu’il se fait chez elle ; quand on va au fond des choses, on trouve qu’il a lieu sans que nous y soyons intéressés, qu’il se passe sous nos yeux sans que nous y prenions presque aucune part. Des nations voisines, d’autres éloignées, ont trouvé notre position géographique commode, et s’y sont donné rendez-vous pour y trafiquer entre elles. Nos lois sur le transit et sur les entrepôts, que nous avons autrefois vivement sollicitées, parce que nous espérions qu’elles serviraient à éveiller l’engourdissement national, lois que nous approuvons toujours, parce qu’elles doivent tôt ou tard produire leur effet, ont amené un commerce de transit et