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REVUE DES DEUX MONDES.

Nous nous sommes expliqué une telle accusation lorsqu’elle a pu mener à quelque chose, et satisfaire des passions que nous comprenons trop bien, quoique nous puissions nous étonner de les avoir provoquées. Mais il ne faut pas que faute de se défendre, ou faute au moins de protester, une si ridicule imputation s’établisse à l’état de lieu commun chez quelques organes de la presse, lorsqu’ils nous font l’honneur, très peu convoité, de s’occuper de nous. Livré à des études qui réclament un grand dégagement d’esprit au sein de toutes les choses présentes, nous avons le droit de demander un examen sérieux pour des pensées sérieuses. Nous continuerons à les énoncer sans nul détour et sous toutes leurs faces, car il ne peut nous convenir de nous faire le flatteur de qui que ce soit. Après nous être attaché à établir pourquoi l’avenir du monde échappe à l’aristocratie, nous persisterons à rechercher sous quelles conditions les classes moyennes peuvent conquérir ce vacant héritage, et, chose plus difficile, le conserver en face des passions démocratiques qui les pressent.


L. de Carné.