comme cultivant la grande poésie et aspirant à la gloire sévère. Mais bientôt la vie de Paris et du XVIIIe siècle, la vie de monde et de plaisir le prit et insensiblement le dissipa. Il voyait beaucoup les gens de lettres à la mode, Barthe, Rivarol ; il dînait chaque semaine chez le chevalier de Langeac, son ami (encore aujourd’hui vivant), qui les réunissait. Et qui ne voyait-il pas, qui n’a-t-il pas connu au temps de cette jeunesse liante, de d’Alembert à Linguet, de Berquin à Mercier, de Florian à Rétif ; tous les étages de la littérature et de la vie ? Par momens, soit inquiétude d’ame rêveuse et reprise de poésie, soit blessure de cœur, soit nécessité plus vulgaire, et, comme dit André Chénier,
Tu m’as trop imité : les plaisirs, la mollesse,
Dans un piége enchanteur ont surpris ta faiblesse.
La gloire en vain promet des honneurs éclatans :
Un souris de l’amour est plus doux à vingt ans ;
Mais à trente ans la gloire est plus douce peut-être.
Je l’éprouve aujourd’hui. J’ai trop vu disparaître
Dans quelques vains plaisirs aussitôt échappés
Des jours que le travail aurait mieux occupés.
Oh ! dans ces courts momens consacrés à l’étude,
Combien je chérissais ma docte solitude !…
C’est en cet intervalle de 1780 à 1792, qu’il convient d’examiner dans son premier jour Fontanes : il prend place alors ; sa vraie date est là. On a pour habitude, dans les jugemens vagues et dans les à peu