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DU VANDALISME.

trouvaient sur la ligne d’un chemin de ronde qu’il avait malheureusement imaginé. La charmante porte Saint-Jacques, construite sous François Ier, la porte du Beffroy, ont eu le même sort. Un autre préfet de la restauration, dans l’Eure-et-Loir, nous a-t-on dit, n’a éprouvé aucun scrupule à se laisser donner plusieurs vitraux de la cathédrale de Chartres, pour en orner la citadelle de son château. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas un département de France où il ne se soit consommé, pendant les quinze années de la restauration, plus d’irrémédiables dévastations, que pendant toute la durée de la république et de l’empire ; non pas toujours, il s’en faut, par le fait direct de ce gouvernement, mais toujours sous ses yeux, avec sa tolérance, et sans éveiller la moindre marque de sa sollicitude.

Une pareille honte semble, Dieu merci, être écartée pour l’avenir, quoique dans les allures du gouvernement actuel tout ne soit pas également digne d’éloge. Pourquoi faut-il, par exemple, qu’à côté des mesures utiles et intelligentes dont nous avons parlé plus haut, il y ait quelquefois des actes comme celui que nous allons citer ? Une société s’est formée en Normandie sous le titre de Société française pour la conservation des monumens ; elle a pour créateur M. de Caumont, cet infatigable et savant archéologue qui a plus fait que personne pour populariser le goût et la science de l’art historique ; elle a réussi, après maintes difficultés, à enrégimenter dans ses rangs les propriétaires, les ecclésiastiques, les magistrats, les artistes, non-seulement de la Normandie, mais encore des provinces voisines. Elle publie un recueil mensuel plein de faits et de renseignemens curieux, sous le titre de Bulletin monumental ; et ce qui vaut encore mieux, avec le produit des cotisations de ses membres, elle donne des secours aux fabriques des églises menacées, et obtient ainsi le droit d’arrêter beaucoup de destructions, et celui plus précieux encore d’intervenir dans les réparations. Voilà, on l’avouera, une société qui n’a pas sa rivale en France, ni peut-être en Europe, et qui méritait à coup sûr l’appui et la faveur du pouvoir. Or, devine-t-on quel appui elle en a reçu ? M. le ministre de l’intérieur lui a alloué la somme de trois cents francs, à titre d’encouragement ! Que penser d’un encouragement de ce genre ? et n’est-ce pas plutôt une dérision, que de jeter cent écus à une association d’hommes considérables dans leur pays, et dont le zèle et le dévouement sont propres à servir de modèles au gouvernement ? Espérons au moins que l’année prochaine ce délit contre l’art et l’histoire sera réparé d’une manière conforme au bon sens et à la justice.

Après le pouvoir central, il est juste de citer un certain nombre de magistrats et de corps constitués, qui ont noblement secondé son impulsion. Ainsi plusieurs préfets, parmi lesquels je dois spécialement désigner MM. les préfets du Calvados et de l’Eure, M. Gabriel, préfet à Troyes, après l’avoir été à Auch ; J. Rivet, à Lyon ; M. Chaper, à Dijon, et surtout M. le comte de Rambuteau, à Paris, se montrent pleins de zèle pour la conservation des édifices anciens de leurs départemens. Ainsi, quelques conseils-généraux, et