Page:Revue des Deux Mondes - 1838 - tome 15.djvu/731

Cette page a été validée par deux contributeurs.
727
REVUE. — CHRONIQUE.

dans ces facultés, que M. de Salvandy a proposé au roi, qui l’a approuvé, de faire enseigner les langues vivantes dans les départemens.

Nous n’avons pas besoin de démontrer l’excellence de ces vues et de ces mesures ; elles parlent elles-mêmes assez haut, et témoignent, ainsi que le rapport de M. de Salvandy sur les études théologiques, combien il a embrassé avec promptitude et élévation, toutes les parties de l’utile administration qui lui est confiée.



LETTRES SUR LA SITUATION EXTÉRIEURE.
iv.
Monsieur,

Les derniers jours de session du parlement anglais ont été marqués dans la chambre des lords par une discussion importante et qui mérite de fixer quelque temps notre attention. Non qu’elle ait eu, ni qu’elle dût avoir de résultats positifs ; mais elle a soulevé plusieurs questions graves, sur lesquelles il ne sera pas inutile de revenir, et provoqué des explications que je crois à propos d’enregistrer et même de développer. Je commencerai par vous exposer en peu de mots le double objet de la discussion que je veux examiner avec vous.

Il y a deux mois à peu près, une assemblée de négocians s’est tenue à Glasgow pour entendre de grands discours et faire une pétition au parlement sur la décadence du commerce anglais, la diminution ou l’encombrement de ses débouchés, les pertes qu’il a subies et celles, plus considérables encore, qui le menacent, au dire de certaines personnes que je crois trop promptes à s’alarmer. Si cette manifestation n’était pas suggérée par M. Urquhart, au moins est-ce lui qui a joué le principal rôle dans l’assemblée de Glasgow et y a prononcé le plus long discours. Vous connaissez de réputation M. Urquhart ; vous savez qu’il a fait ou dirigé une terrible guerre de plume contre la Russie ; qu’il prêche la restauration de l’empire ottoman ; qu’il a essayé de susciter une croisade anglo-française contre l’ambition moscovite, et qu’il n’a pas tenu à lui que la guerre s’allumât en Orient pour la prise du Vixen. M. Urquhart, auquel je ne contesterai cependant pas un certain mérite, s’est trouvé un beau jour, grâce à ses livres et à ses lettres de Constantinople, poussé, par la faveur populaire et le goût passager de lord Palmerston, aux fonctions éminentes de premier secrétaire d’ambassade en Turquie. C’était en 1836. Puis les dissentimens entre son chef et lui devinrent si graves, que le ministère anglais eut à opter pour les services de l’un ou les services de l’autre. Le poids de lord Ponsonby, allié de lord Grey, fit pencher la balance