Une continuelle cause de gêne dans les relations de chaque pays avec les pays étrangers, en même temps qu’une source d’opérations souvent équivoques, est la diversité des monnaies. Différentes de poids, différentes de titres, elles varient encore à l’un et à l’autre égard ; circonstance qui complique les difficultés du change, sujet d’ailleurs à de nombreuses et subites variations, fâcheuses toujours et quelquefois funestes pour le commerce dont elles déconcertent les plus sages calculs.
En fondant un système de crédit général sur des bases nouvelles, l’association de l’Omnium nous paraît remédier à tous ces graves inconvéniens. Ce n’est rien moins, à notre avis, que la création de l’instrument à l’aide duquel s’accompliront les progrès futurs de l’humanité dans l’ordre matériel, une pensée aussi simple que féconde, comme toutes les grandes pensées, et dont l’application qui commence en ce moment même, en augmentant indéfiniment l’énergie productrice, facilitera encore, par l’un de ses effets nécessaires, une distribution plus égale de la richesse produite, et, sous ces deux rapports, changera, sans secousses et sans brisemens, la face du monde.
Notre intention n’est pas d’exposer ici, dans tous ses détails, le système de crédit de l’association de l’Omnium. Nous n’aurions pour cela qu’à transcrire l’exposé même publié par l’association, et où l’on a su mettre, avec une clarté, une netteté parfaite, à la portée des esprits à qui ce genre de considérations est le moins familier, l’ensemble de ce vaste plan et ses moyens d’exécution ; et quoique nous n’ayons rien à dire qui ne se comprenne aisément de soi-même, on nous comprendra mieux encore si l’on a lu auparavant cet exposé si remarquable.
Voyons d’abord comment l’Omnium remédie aux inconvéniens des systèmes actuels de crédits.
Celui que nous avons d’abord signalé, est le défaut de garantie suffisante ou parfaitement certaine en toute circonstance, que l’effet de circulation émane soit d’une maison particulière, soit d’une banque générale publique. Dans le premier cas, en effet, il vaut ce que vaut la signature, ou les signatures dont il est revêtu, et par conséquent sa valeur dépend de la fortune, le plus souvent inconnue, des signataires, ainsi que du résultat également inconnu des affaires dans lesquelles ils peuvent être engagés. La masse des faillites, comparée avec la masse des opérations de cette nature dans un espace de temps déterminé, donnerait la mesure du risque couru par les porteurs de