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qu’à la théologie du temps passé. Nous-mêmes, pour prouver que nos conseils à la presse ne sont pas fondés sur des idées vagues, nous transcrirons ici quelques chiffres à l’appui de ce que nous avançons.

Les deux colonnes suivantes indiquent la proportion dans laquelle les journaux quotidiens étaient timbrés en 1837, et le nombre d’exemplaires que ces mêmes journaux faisaient porter au timbre le 1er  juillet dernier :

en 1837. en juillet 1838.
Le Siècle 
11,138 11,666
La Presse 
13,631 9,700
Débats 
8,750 9,166
Constitutionnel 
7,407 5,833
Moniteur Parisien 
2,768 5,300
Gazette de France 
5,506 5,000
Quotidienne 
3,883 3,333
National 
3,375 3,333
Commerce 
2,970 3,100
Le Temps 
4.080 2,433
Journal des Campagnes 
3,628 3,000
Gazette des Tribunaux 
3,073 3,000
Estafette 
3,639 2,000
Journal-Général 
2,970 1,466
Écho Français 
1,233 1,333
France 
1,460 1,333
Journal de Paris 
2,014 813
Bon Sens 
730 666

En prenant ainsi pour base les quantités de feuilles soumises au droit du timbre, on peut se faire une idée du mouvement de croissance et de décroissance de chaque journal. On doit toutefois remarquer que le 1er  juillet est une époque de renouvellement d’abonnement pour les journaux, et qu’une partie des abonnés est souvent en retard ; il est vrai qu’en général l’envoi d’une feuille quotidienne aux retardataires, a toujours lieu pendant quelques jours, ce qui laisse au chiffre du timbre, à très peu de chose près, toute son exactitude. Il n’en est pas ainsi pour les recueils périodiques, dont les abonnemens se font souvent quelques semaines plus tard, surtout quand ils paraissent à des époques éloignées. Alors les abonnés font réclamer la collection, en payant le trimestre. Ainsi la Revue des Deux Mondes ne figure à la poste, dans ses envois du mois de juillet dans les départemens, que pour un chiffre de 930, tandis qu’elle répand en réalité 2,000 exemplaires. C’est qu’elle fait ses expéditions de diverses manières : par la poste, en volumes, et par l’entremise de correspondans ; car la poste n’est pas chargée de tous les envois pour les revues, comme pour les journaux quotidiens ; et la proportion entre l’envoi à l’étranger et aux départemens, et l’envoi dans Paris, est plus grande que pour les feuilles quotidiennes. Un grand nombre d’exemplaires de la Revue des Deux Mondes s’expédie en Angleterre ; mais la convention postale entre les deux pays (faite par des hommes peu versés dans la matière) n’admettant pas les revues aux bénéfices du nouveau transport des journaux quo-