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DUPONT ET DURAND.
IDYLLE, PAR Mlle ATHÉNAÏS DUPUIS, FILLEULE DE M. COTONET,
De la Ferté-sous-Jouarre[1].

DURAND.

Mânes de mes aïeux, quel embarras mortel !
J’invoquerais un dieu, si je savais lequel.
Voilà bientôt trente ans que je suis sur la terre,
Et j’en ai passé dix à chercher un libraire.
Pas un être vivant n’a lu mes manuscrits,
Et seul dans l’univers je connais mes écrits !

DUPONT.

Par l’ombre de Brutus, quelle fâcheuse affaire !
Mon ventre est plein de cidre et de pommes de terre.
J’en ai l’âme engourdie, et, pour me réveiller,
Personne à qui parler des œuvres de Fourier !
En quel temps vivons-nous ? Quel dîner déplorable !

DURAND.

Que vois-je donc là-bas ? Quel est ce pauvre diable

  1. Nos lecteurs n’ont pas oublié la piquante correspondance de deux habitans de la Ferté-sous-Jouarre avec la Revue. Cette correspondance paraît devoir se continuer sous une nouvelle forme, et nous n’hésitons pas à accueillir l’épître en vers de la filleule de M. Cotonet.