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REVUE DES DEUX MONDES.
Palembang
de 44 canons
de 1829.
Jason
de 44
De Vliegende-Visch
de 44
Cérès
de 44 lancé
de 1830.
à Flessingue 
Amphitrite
de 32 lancé
à Flessingue 
Hyppomènes
de 28
De Heldin
de 28
Pegasus
de 18
De Meermin
de 18


On pourrait encore ajouter à cet état les vaisseaux lancés en 1831, dont les frais de construction se trouvent payés pour 19/20es par la Hollande et par la Belgique réunies, ainsi qu’un vaisseau de 74, le Jupiter, lancé en 1833, dont les frais ont été faits depuis long-temps.

Si la Hollande tient à conserver les deux moitiés de cet important matériel que ses colonies lui rendent nécessaire, ne serait-ce pas le cas de lui demander une portion de territoire dans le Limbourg et le Luxembourg, en compensation ? Engager les négociations autrement, ce serait, nous le craignons bien, débuter par les rompre. On a parlé de l’unanimité des puissances du Nord, au sujet de l’exécution du traité des 24 articles. Nous ne sommes pas éloignés de le croire. Mais pense-t-on que la Belgique réussira à troubler cette unanimité, en repoussant en masse le traité du 15 novembre ? La Belgique ne peut se le dissimuler, état nouveau, royaume constitutionnel, née, comme la monarchie de juillet, d’une catastrophe, pour nous servir du langage qu’on tient dans les cours que nous citons, elle ne peut s’attendre à trouver de sympathie de la part des puissances absolues. Se déclarer formellement contre le traité de 1831, et les conventions qui en sont résultées, c’est se placer, en quelque sorte, en état d’hostilité avec le Nord, et s’appuyer uniquement sur la France. Assurément, rien n’est plus juste et plus naturel. La France a prouvé déjà assez nettement qu’elle ne laissera pas entamer la Belgique, et ce n’est pas le cabinet actuel qui serait l’instrument de cette faiblesse. On ne peut oublier qu’il est présidé par l’homme d’état qui disait, en 1830, aux ambassadeurs des puissances : « Si cinq hommes et un caporal prussien pénètrent en Belgique, la France y enverra aussitôt 50,000 soldats. » Or, depuis ce temps-là, la France n’est pas devenue plus faible, que nous sachions, les puissances du Nord plus fortes, et le ministre dont nous parlons, n’a pas non plus, ce nous semble, perdu l’habitude de parler avec dignité, quand il s’agit de soutenir l’honneur de notre drapeau ou de notre pavillon. Mais l’énergie et la vigueur ne sont pas les seules qualités à l’aide desquelles le gouvernement français a surmonté les difficultés de ces huit années, et pris, pour le pays qu’il dirige, le rang qu’il a aujourd’hui en Europe. C’est la loyauté, la fidélité aux traités, qui ont complété son ouvrage. Assurément, s’il est possible de faire admettre quelques changemens au traité du 15 novembre 1831, le gouvernement français devra s’y employer