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jour dans les différentes villes sera calculé de manière à ce que la Recherche puisse arriver, s’il est possible, au Spitzberg vers le 1er juillet.

Une lettre, où le plan de ce voyage est tracé avec quelques détails, a été adressée par M. Gaimard à M. Berzelius, à Stockholm. Cette lettre a été communiquée aux plus célèbres voyageurs, aux savans les plus distingués de l’Europe, entre autres à MM. de Humboldt, Gauss, Schumacher, Littrow, de Buch, en Allemagne ; Œrsted, à Copenhague ; Quetelet à Bruxelles ; Kreil à Milan ; Back, Beechey, Franklin, Parry, Ross, Sabine et Scoresby en Angleterre. M. Gaimard, en leur adressant copie de sa lettre, leur a demandé des instructions et des conseils. M. Quetelet s’est empressé de satisfaire à cette demande ; M. Alexandre de Humboldt a également répondu à M. Gaimard. La lettre affectueuse qu’il lui adresse renferme, sur plusieurs points de recherches importans, des observations curieuses et détaillées. Après cette réponse, après les conseils de la science, il est à désirer que l’expérience puisse aussi fournir à la commission le tribut de ses lumières, et si la science est dignement personnifiée dans M. A. de Humboldt, l’expérience ne saurait être mieux représentée que par les capitaines Ross, Parry, Scoresby, Graah, Sabine et Franklin. Il est à regretter que ces illustres explorateurs n’aient pas adressé au président de la commission quelques indications qui n’auraient pu manquer d’être précieuses.

Voici, au reste, d’après la lettre à M. Berzelius, quelles sont les observations projetées par la commission pour les différentes parties du voyage.

Du cap Nord au Spitzberg, la commission étudiera les courans de ces parages et fera quelques épreuves de températures sous-marines. Arrivée au Spitzberg, elle aura à refaire des mesures barométriques analogues à celles qu’ont déjà faites les capitaines Phipps et Sabine. La température intérieure des glaciers sera étudiée avec attention, et les instrumens pour forer la glace pénétreront au moins à trente pieds. Quelques expériences sur la végétation et la germination, sur la quantité d’acide carbonique contenu dans l’air de ces régions comparé à l’air de nos climats, doivent également être exécutées.

Si l’état du temps et l’époque trop avancée de la saison ne s’y opposent, la commission tentera une exploration hydrographique de la côte est et sud du Spitzberg.

La géologie, la minéralogie, la botanique, seront étudiées dans des excursions spéciales. Des observations de latitude et longitude, de marées, des observations magnétiques compléteront cette première série d’expériences.

Du Spitzberg, la commission doit revenir à Hammerfest ; cinq de ses membres passeront l’hiver dans cette ville, et une nouvelle série d’observations y commencera pour eux. Des observatoires seront construits pour les expériences d’astronomie et de magnétisme. Les aurores boréales seront l’objet d’une étude spéciale et approfondie. D’autres questions relatives aux températures, aux réfractions astronomiques, aux réfractions terrestres, aux étoiles filantes, seront également examinées par les voyageurs.

Tels sont les travaux scientifiques projetés par la commission. En termi-