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DES CHEMINS DE FER.

levé Versailles de sa déchéance, mais il ne doit pas nous suffire d’avoir effacé, dans les palais des rois, les dévastations du vandalisme révolutionnaire ; obéissons aussi aux principes de la révolution, en ce qu’ils ont d’émancipateur, de généreux, de populaire, dans la sage acception du mot ; travaillons à soustraire l’immense majorité de nos concitoyens à la servitude de la misère, en terminant une œuvre qui doit faire prospérer, au plus haut degré, l’industrie nationale, et contribuer puissamment à faire couler l’aisance à pleins bords sur tous les coins de notre patrie ; en un mot, terminons la navigation de la France. Partageons nos ressources disponibles entre cette vaste entreprise et les chemins de fer, de manière à promptement parfaire celle-là, sous le rapport des grandes lignes, et à n’exécuter ceux-ci, quant à présent, que là où ils sont indispensables, et là où rien ne peut en tenir lieu. Nous sommes fiers du nom de la grande nation que Napoléon nous jeta un jour ; souvenons-nous que, dans les circonstances difficiles où est maintenant placée l’Europe, au milieu des dangers de la politique du dedans et du dehors, il n’y a de nations grandes que les nations sages.


Michel Chevalier.