C’est une division généralement reçue que celle de la poésie en trois principaux genres, épique, lyrique et dramatique. Cette division répond à trois formes, ou, si l’on me permet cette expression, à trois différens costumes que la poésie revêt et emploie à sa guise, le récit, le chant, l’action. Bien que cette classification soit claire, évidente, aisément saisissable, on peut pourtant se demander si elle est la meilleure possible, c’est-à-dire la plus propre à nous faire bien connaître la nature de l’objet total par l’examen de ses parties. Je ne le crois pas.
J’ai toujours pensé que le devoir d’une critique forte et élevée eût été d’établir la distinction des genres sur des caractères vraiment essentiels et scientifiques. On aurait dû, suivant moi, chercher à déterminer quelles modifications intimes l’exercice ou la jouissance de la poésie fait éprouver à l’ame humaine ; on aurait dû, à l’exemple de l’illustre Jussieu, grouper les impres-