glorieux, dans les établissemens français. La seconde colonne partit le 26, sous les ordres du général Trézel ; elle escortait un convoi de malades. Après quelques heures de route, elle fut assaillie par des averses qui se succédèrent à courts intervalles pendant près de trois jours. Le temps s’était mis au froid, et, pendant les nuits, beaucoup de malades succombaient de malaise dans ces bivouacs pluvieux et à peu près privés de feu.
Ce fut le 30 octobre que le général en chef quitta Constantine, emmenant avec lui tout ce qui restait de troupes non destinées à former la garnison de la place, et les malades qui pouvaient être évacués. Il laissait dans la ville deux mille cinq cents hommes, auxquels on avait préparé un réduit pour la défense dans la Casbah déblayée. Le temps, qui s’était relevé depuis le départ du général Trézel, s’abaissa de nouveau, et, dès la première nuit de bivouac, la pluie commença et continua les jours suivans. Pendant la journée, elle ne tombait que par bourrasques, mais la nuit elle devenait plus fréquente et plus opiniâtre ; enfin le cinquième jour, lorsqu’on arriva au Raz-el-Akba, au point même où, en allant, on avait trouvé l’orage tout formé, il se fit un grand déchirement des nuages pluvieux, et la région de Bone apparut au pied de la montagne toute illuminée d’une lumière abondante. À mesure qu’on descendait vers la vallée, la clarté et la chaleur renaissaient, et à Medjez-Amar régnait le printemps. Rentrée dans ce camp, qui était le terme de la campagne et de ses nobles travaux, l’armée expéditionnaire put se retourner et contempler avec fierté cet espace qu’elle avait deux fois labouré vaillamment, et dans lequel enfin elle venait de semer un germe d’avenir.