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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 janvier 1838.


La discussion de l’adresse a rempli seule toute la durée de cette quinzaine. Cette discussion est chaque année un évènement d’une gravité réelle. Elle offrait, cette fois, un intérêt plus vif et plus puissant que jamais. Le ministère du 15 avril se présentait devant une nouvelle chambre, et, par un incident qu’il était facile de prévoir, il devait provoquer une décision de cette chambre sur un point de politique qui avait déjà causé la dissolution d’un cabinet. Et à combien d’influences diverses se trouvait livrée, en cette circonstance, une chambre en partie inexpérimentée, et qui n’avait pas eu le temps de se connaître elle-même ; influence des hommes et influence des évènemens ! Double et triple complication, dont la chambre, le ministère, et, il faut le dire, l’opposition (l’opposition modérée), se sont tirés avec un rare bonheur.

D’abord les élections portaient le caractère du centre gauche, où M. Thiers a placé son avenir et sa fortune. Or, quand M. Thiers s’était noblement retiré du ministère à l’occasion d’une dissidence politique, cette dissidence avait porté sur la question de l’intervention en Espagne. Un ministère qu’on est convenu de regarder comme appartenant, par une partie de ses membres, au centre droit, avait succédé au ministère que présidait M. Thiers. La question se présentait de nouveau en présence d’un autre ministère, qui a donné un nouveau caractère à la situation par une politique conciliante, aimable, et il ne faut pas le taire, par une politique qui s’est trouvée heureuse. Cette chambre, née dans les colléges électoraux sous l’influence des idées du centre gauche, avait donc, dès les premiers jours de son existence, à se prononcer sur la question qui avait fait sortir M. Thiers des affaires, c’est-à-dire qu’elle se trouvait dans la nécessité de l’en tenir encore écarté ou de l’y faire rentrer. Elle avait encore à prononcer entre le ministère et M. Thiers, à les juger sur le point, peut-être unique, où leur politique diffère. Il s’agissait, chose délicate pour de nouveaux députés sortis des élections de 1837, de voter par un premier