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sous la direction d’un archéologue de grand mérite qui a déjà fait beaucoup pour l’agrandir, et qui y travaille sans cesse avec un nouveau zèle. C’est M. Brœndsted, l’auteur du Voyage en Grèce, publié à Paris en 1826[1].

Le second musée, dirigé par M. Spingles, renferme des objets d’art, des pierres gravées, des antiquités scandinaves, et surtout une riche collection d’ouvrages sculptés en ivoire, la plus riche, la plus belle collection de ce genre qui existe en Europe. Ce musée doit être un jour transporté au château et réuni à celui des antiquaires du Nord.

Les voyageurs qui viennent ici dans le but de s’instruire, ne quitteront pas Copenhague sans visiter le cabinet d’histoire naturelle dont M. Reinhardt est le directeur, la collection de vases étrusques du prince Chrétien, et sa précieuse collection de coquilles et de minéraux, souvent citée par les savans. Le prince Chrétien est un des hommes les plus instruits de Danemark. Il a puissamment encouragé, dans ce pays, l’étude des sciences, et surtout des sciences naturelles.

Après avoir parlé de ces collections, je ne dois pas oublier de mentionner les diverses associations établies dans cette ville pour le progrès des sciences et de la littérature. Il y a ici une société de médecine, fondée en 1772 ; une société de littérature islandaise qui publie chaque année un recueil sous le titre de Skirnirs ; une société d’antiquaires qui publie les anciennes sagas ; une société de littérature danoise, qui a pour but d’encourager les travaux des écrivains et de faire réimprimer, quand il en est besoin, les anciens ouvrages ; une société pour la langue et l’histoire du Nord : c’est celle qui a été fondée en 1744, par Langebek, et qui rédige le Magasin Danois. Le roi donne cent écus pour la publication de chaque volume ; le reste des frais est couvert par des souscriptions particulières. Il y avait encore une société de littérature qui a distribué des prix et fait imprimer plusieurs livres, elle n’existe plus depuis près de dix années.

La première de toutes ces sociétés est l’Académie royale des sciences de Danemark. Frédéric V la fonda en 1743. Elle se compose de trente-huit membres ordinaires, et d’un nombre indéterminé de membres correspondans, parmi lesquels je remarque les noms de MM. Sylvestre de Sacy, Arago, Pardessus. M. Hauch, le grand maréchal de la cour, en est le président ; M. Carsted, le secrétaire. Elle se divise en deux sections, section des sciences, section des lettres, qui publient chacune un recueil de mémoires. En hiver, la société se rassemble tous les quinze jours. Les séances ne sont pas publiques. Elle met chaque année quatre questions au concours, et distribue quatre prix de 450 francs chacun. Les dotations qu’elle a reçues lui donnent un revenu de 18,000 francs, qui est employé à la publication des mémoires, à la distribution des prix annuels, et à des expériences de physique ou de chimie. Le gouvernement lui donne 4,000 francs par an pour la confection des cartes dont elle a la direction.

  1. Les appointemens des employés sont ici, comme dans les autres établissemens scientifiques, fort peu élevés. Le directeur reçoit 2,400 francs ; les inspecteurs, 1,500.