Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 9.djvu/689

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion



LES ORANGS.

PREMIER ARTICLE.

Au mois de mai dernier, M. de Blainville communiqua à l’Académie une lettre pleine de détails intéressans sur un jeune orang, qui venait d’être amené vivant de Sumatra à Nantes. Cette lettre excita la curiosité, non-seulement de tous les zoologistes, mais des personnes même les plus étrangères aux sciences naturelles ; aussi, à peine l’animal dont l’administration du Muséum venait de faire l’acquisition, était-il arrivé à Paris, que le public, avide de le voir, se porta en foule au Jardin-des-Plantes. Jamais aucun des hôtes de la ménagerie, si ce n’est peut-être la giraffe, n’y avait attiré un pareil concours ; aucun, à coup sûr, n’avait été l’objet d’un empressement plus soutenu ; mais aucun, il faut le reconnaître, ne méritait mieux de fixer l’attention.

Le jeune orang avait supporté très bien le voyage ; il était arrivé à Paris dans une bonne saison ; il se trouvait confié aux soins d’un gardien intelligent et attentif, de sorte que tout semblait promettre qu’on parviendrait à le conserver plus long-temps que