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précurseurs d’une autre félicité, votre apothéose de l’industrie, et votre réhabilitation de la chair seront toujours des dérisions amères et des théories repoussantes. Il faut une religion à l’homme pour qu’il puisse supporter la vie, il en faut une aux sociétés pour qu’elles subsistent. Ceci est compris de nos jours mieux que jamais, car le temps des grandes misères est aussi celui des grands enseignemens. Si donc la bourgeoisie a reçu mission sociale, si elle doit relier les intelligences, elle doit être religieuse elle-même. Il lui faut un principe de dévouement, c’est-à-dire de foi. Hors de là, toutes les prétentions de l’école organique et gouvernementale resteront des déclamations sans portée. Quelle est à cet égard la disposition des esprits, comment et dans quels rapports avec l’ordre politique le sentiment religieux doit-il se produire ? Double question que nous pourrons aborder plus tard.


Louis de Carné