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LE SIÉGE
DE CONSTANTINE.

i.


Comme un coursier qui sent l’aiguillon des batailles,
Vers Cirtha la Numide, aux mauresques murailles,
Va, cours, vole, mon chant, sur tes ailes d’airain.
En rasant de l’Atlas les épaules d’ébène,
Réveille de ton cri sous la neige africaine
Les morts décapités qui bordent le chemin.

Comme un brûlant simoun, enfant de la tempête,
Éprouve sur leurs gonds les portes du prophète,
Et de Ghelma vengé déssèche le cyprès,
Dans la nuit fais gémir le désert homicide ;
Fais descendre la soif dans la citerne aride,
Et pâlir le croissant au front des minarets.

Que l’enfant de Tunis entende ta menace,
Que l’iman, sur la foi du nuage qui passe,
Dans ses cieux haletans cherche en vain Mahomet.
Plus acéré qu’un dard, plus rapide qu’un rêve,