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VISITE À L’UNIVERSITÉ D’UTRECHT.

Sans être très remarquable, nous le trouvons tout-à-fait bon. — Lui avait-on communiqué d’avance les questions ? — Non ; mais il savait, comme vous le saviez vous-même, les auteurs sur lesquels il serait interrogé. — Les examens de candidature ès-lettres pour ceux qui se destinent à la littérature proprement dite, sont-ils plus forts que celui-là, sauf la diversité des matières ? — À peu près de la même force.

Je puis donc considérer l’examen auquel j’ai assisté, comme représentant la candidature ès-lettres dans toute sa force, et je déclare qu’un pareil examen ne peut être taxé de faiblesse, et qu’on ne peut le soutenir comme l’a fait devant moi le candidat d’Utrecht, sans avoir fait de très bonnes études grecques et latines ; et si on exigeait un pareil examen, bien entendu sauf l’hébreu, pour l’immatriculation, avec quelques élémens de sciences exactes, d’histoire et de géographie, il n’y aurait rien à désirer, et la Hollande aurait notre excellente institution du baccalauréat ès-lettres ; ses écoles latines y gagneraient, son instruction secondaire privée serait bien forcée de se mettre au niveau des écoles latines ou de renoncer absolument à préparer à l’université, et les cours de l’université en première année pourraient être plus élevés. Mais, dans ce cas, il faudrait mettre, pour ceux qui se destinent à la littérature, une épreuve intermédiaire entre la candidature et le doctorat ès-lettres, c’est-à-dire quelque examen qui répondit à notre licence.

J’ai vu aussi à Utrecht les bâtimens de l’université. Ils ne sont pas fort considérables, la plupart des professeurs ayant, selon l’usage allemand, leurs auditoires chez eux. Il y a pourtant un certain nombre de salles publiques, mais dont la plus grande ne peut contenir plus de cent à cent cinquante élèves, et c’est un auditoire bien suffisant si les cours sont ce qu’ils doivent être, sérieux et substantiels. La bibliothèque de l’université n’est pas dans le même bâtiment que les salles des cours ; elle occupe, ainsi qu’à Leyde et la plupart du temps en Allemagne, à Munich et à Berlin, un bâtiment séparé, parfaitement disposé, et où toutes les matières sont rangées dans le plus bel ordre. M. Van Heusde est le directeur de cette bibliothèque. Dans tout bâtiment d’université en Hollande, comme en Allemagne, est une belle salle pour le sénat académique, et une salle plus belle encore pour ce qu’on appelle les pro-