Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 9.djvu/482

Cette page a été validée par deux contributeurs.
478
REVUE DES DEUX MONDES.

candidat s’en tira assez bien. Le professeur d’hébreu prit le dernier la parole et tint le candidat sur la sellette plus long-temps que les autres, vraisemblablement parce que ce candidat se destinait à la théologie ; l’examen sur l’hébreu et sur l’exégèse sacrée était le point principal de la séance. Ce dernier juge poussa le jeune homme assez vivement. Celui-ci ne répondit pas trop mal, au moins quant au latin. Tout à coup la porte s’ouvrit, et l’huissier vint dire à haute voix : Hora, l’heure est écoulée. Les assistans, qui étaient douze ou quinze et qui semblaient des étudians comme le candidat, se retirèrent ainsi que moi ; quelque temps après, on fit rentrer le candidat, et il fut déclaré admis.

Dans mon opinion, ce candidat ès-lettres répondit à peu près comme répondrait un bon candidat à notre licence ès-lettres dans la partie orale des épreuves ; toutefois l’examen auquel j’ai assisté à Utrecht, est plus fort que celui de notre baccalauréat, non pas précisément par la difficulté des auteurs à expliquer, mais par la durée de l’épreuve et la nécessité de répondre en latin. Le candidat d’Utrecht était un peu plus âgé que les nôtres et paraissait plus mûr dans ses études. Mais je ne sais s’il aurait pu répondre d’une manière satisfaisante sur tout le programme de notre baccalauréat ès-lettres, encore moins sur le programme de l’Abiturienten examen de la Prusse, dernier programme qui est infiniment plus fort que le nôtre par cela seul qu’il contient des épreuves écrites[1]. Il est absolument indispensable de réviser notre baccalauréat ès-lettres. Si l’on veut qu’il résume fidèlement les études du collége dans leur ensemble, comme on y a mis des mathématiques et de la physique, il faudrait y mettre pour la littérature, outre des explications d’auteurs grecs et latins, une composition, un thème grec, ou du moins une version latine, ou, ce qui serait plus sûr, un thème latin[2].

Je demandai à M. Van Heusde si l’examen de candidat ès-lettres durait quelquefois moins d’une heure. — Jamais, cela ne se peut pas ; c’est l’huissier et l’horloge qui règlent d’après la loi la durée de l’examen. — Le candidat, reçu aujourd’hui, représente-t-il la moyenne ou l’élite de vos candidats ? — Un peu plus que la moyenne.

  1. Mémoire sur l’Instruction secondaire en Prusse, p. 68-117.
  2. Ibid.