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directeur de l’école et à l’inspecteur M. Van Goudoever, professeur de littérature latine à l’Université, homme instruit et actif, qui, par son influence et la juste considération dont il est entouré, a rendu les plus grands services à l’instruction primaire. Quand cet établissement sera complété par la division supérieure de l’école des filles, ce sera une excellente école bourgeoise. Mais j’ai bien recommandé à M. Van Goudoever de faire payer aussi 75 florins au moins dans la division supérieure de l’école de filles ; car un prix un peu élevé, sans l’être trop, est le seul moyen de décider la classe moyenne à envoyer ses enfans à une école primaire, par l’assurance qu’ils n’y seront pas confondus avec ceux de la classe indigente. En France, si jamais on veut avoir des écoles bourgeoises et exécuter sérieusement l’article de la loi de 1833, qui établit des écoles primaires supérieures dans toute ville de plus de 6000 ames et dans tout chef-lieu de département, il faudra y attirer, non pas, comme on le croit, par le très bon marché, mais, au contraire, par un prix convenable qui donne un certain lustre à ces écoles, et mette dans l’esprit des familles qu’elles n’appartiennent à l’instruction primaire que par ce seul endroit qu’on n’y enseigne point le grec et le latin. Ce jour-là, la cause des écoles primaires supérieures sera gagnée en France. La ville de Paris songe enfin, après trois ans, à exécuter la loi, et à fonder une école primaire supérieure ; si elle veut en croire mon expérience, elle établira une rétribution de 50 à 100 francs par an ; elle donnera à cette école un autre nom que celui d’école primaire supérieure ; elle l’appellera école moyenne ou école intermédiaire, et elle ne craindra pas d’y élever l’enseignement et de le faire monter, par une gradation habile, jusqu’à une instruction véritablement libérale, avec des annexes industriels et commerciaux.

L’école latine était à Utrecht l’établissement d’instruction publique que je désirais le plus connaître. Depuis La Haye, je n’avais pas visité d’école latine, et je m’étais toujours réservé pour celle d’Utrecht, que l’on m’avait signalée comme un modèle en ce genre. Les deux écoles latines d’Utrecht et de La Haye, passant pour les deux meilleures du pays, un examen sérieux de l’une et de l’autre devait me mettre en possession du véritable état de l’instruction secondaire publique en Hollande.

Rappelons-nous bien le problème que doit résoudre un gym-