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LAZARE.
Donner la couverture
Aux pauvres gens sans toits,
Et de laine et de bure
Vêtir tous les corps froids ;
Misère ! ô dure femme,
Il pourra t’arracher
Quelque jour notre chair,
Qu’il te restera l’ame.
Oui, notre ame sera
Toujours ta nourriture ;
Nul être n’en pourra
Sevrer ta lèvre impure,
Et de quelque façon
Que ce globe de fange,
Sous la main du maçon,
Se pétrisse et s’arrange ;
De quelque bon côté
Que la terrestre boule
Emporte, emporte et roule
La triste humanité ;
Malgré les vains systèmes
De ses pauvres enfans,
Les politiques blêmes
Et leurs rêves sanglans ;
L’ame est à toi, — Misère,
Et toujours la douleur
Rêvera loin de terre
Quelque monde meilleur.
Auguste Barbier.