Arrivé à Rotterdam au milieu du jour, je trouvai cette ville aussi vive et aussi animée qu’elle m’avait paru silencieuse et majestueuse lorsque j’y entrai de nuit la première fois : immense mouvement commercial, foule occupée se pressant dans les rues, effet pittoresque des navires qui, à tous momens, apportent du fond de l’Allemagne par le Rhin et la Meuse, et du Nord et des Indes par l’Océan, d’énormes amas de marchandises dont Rotterdam est l’entrepôt. La haute rue est une digue à laquelle la ville entière est attachée et comme suspendue.
Point d’arts à Rotterdam. Le seul monument un peu remarquable est la vieille église catholique avec son orgue et une assez belle grille en cuivre à l’entrée du chœur. Elle renferme aussi quelques tombeaux qui peuvent avoir leur intérêt historique. Je n’avais vu qu’à la clarté de la lune la statue d’Érasme en bronze, placée sur le grand marché, et qui représente l’auteur des Entretiens et de l’Éloge de la Folie debout avec la robe et le bonnet de docteur et un livre à la main. Au jour, je n’ai pas été fort satisfait de cette statue où il n’y a presque plus rien de la physionomie d’Érasme,