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LA
VALLÉE DE L’ARIÉGE
ET LA RÉPUBLIQUE D’ANDORRE.

Vicdessos (Ariége), 15 septembre 1837.

La vallée de l’Ariége est constamment riche et belle depuis son extrémité inférieure jusqu’aux environs de Pamiers ; jusque-là, si n’étaient les collines, délicieuses par leur verdure, pittoresques par leurs profils et leurs croupes ondulées, et admirables par leur culture, qui la bordent à distance, on croirait n’être pas sorti de la vaste et fertile plaine au milieu de laquelle Toulouse est posé. Au-dessus de Pamiers, les collines se rapprochent et se haussent à la taille de montagnes ; le paysage devient plus sauvage, le climat plus froid, le sol plus pauvre. Le voyageur en prend son parti, si le temps est beau et le soleil resplendissant, parce que, sous un soleil ardent, les montagnes sont toujours magnifiques, pour peu que leurs flancs soient verts et leurs cimes neigeuses. Celui qui a passé par Toulouse au mois d’août s’estime d’ailleurs si heureux de savourer la fraîcheur des bords de l’Ariége, lorsqu’il se rappelle le supplice qu’il éprouvait la veille dans l’atmosphère brûlante de la cité palladienne. Cependant, si passionné que l’on soit pour les montagnes escarpées, pour les neiges perpétuelles et les eaux vives, pour la fraîcheur pendant la canicule, on a le cœur serré lorsque l’on continue, au-delà de Taras-