Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 12.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN DANEMARK.

nature ou en argent, quatre tonnes de seigle pour les élèves de six à dix ans, trois pour ceux de dix à douze, deux pour ceux de douze et au-delà.

L’école est placée sous la surveillance de la commission scolastique de la paroisse et régie par la direction de Copenhague.

Un maître est chargé de l’éducation des élèves. Il doit pendant l’hiver, et pendant les heures de loisir qu’il a en été, leur enseigner à lire, à écrire, à calculer ; le reste du temps, les élèves travaillent dans les champs avec lui, labourent la terre, prennent soin des bestiaux. Ils doivent aussi s’exercer aux travaux manuels que réclame leur profession future de cultivateurs. Ils doivent apprendre à réparer une charrue, à coudre un harnais, à fabriquer au besoin un instrument d’agriculture. Le dimanche, le maître les conduit à l’église ; ils assistent au catéchisme ; ils apprennent les principes de religion, et le prêtre vient de temps à autre les visiter et leur donner des leçons.

Ces élèves sont nourris et habillés très simplement ; ils portent des vêtemens, en été, de grosse toile, en hiver, de vadmel (drap foulé), des sabots tous les jours, et des souliers le dimanche ; mais les vêtemens sont très propres. La chambre qu’ils occupent est entretenue avec beaucoup de soin. L’habitude du travail, le régime auquel ils sont soumis développent leur constitution. À l’âge de douze ans, ils sont grands et forts, et il est bien rare qu’ils tombent malades. Sortis de l’école, ils retournent dans leur village, ils travaillent dans les fermes, et ils se distinguent presque tous par leur intelligence et leur bonne conduite. Tous gardent aussi un profond souvenir de l’école où ils ont été élevés, et, le dimanche, ils reviennent visiter leur ancien maître, et s’asseoir au milieu de leurs compagnons.


X. Marmier
Copenhague, 1er septembre 1837.