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DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN DANEMARK.

Les classes sont ouvertes au mois d’août. Il y a dix jours de vacances à Noël, quinze à la Pentecôte, huit à Pâques, quinze à la fin de juillet. Il y a vacance aussi l’après-midi des veilles de fête et les jours de foire.

Les élèves ne peuvent entrer à l’école, ni au-dessous de dix ans, ni au-dessus de dix-huit. On exige d’eux seulement qu’ils sachent lire. Ils reçoivent au gymnase des leçons d’écriture. Chacun d’eux doit payer en entrant un droit d’inscription de 5 rixdales (15 fr.), plus 9 francs pour le bois et la lumière, et 90 francs par an pour les leçons. S’il y a deux frères dans le même établissement, le second ne paie que la moitié ; trois, le tiers ; et s’il y en a quatre, le quatrième ne paie rien. Il n’y a point de pensionnaires, point d’internes.

On enseigne au gymnase le latin et le grec, le danois, le français, l’allemand et l’anglais. L’étude du français est recommandée d’une manière spéciale. On enseigne la religion, la morale, la géographie, l’histoire, l’arithmétique, l’histoire naturelle, le dessin, la musique vocale et la gymnastique.

Il y a sept heures de leçons par jour, quatre avant midi, trois après. Les élèves ont, comme on le voit, peu de temps à eux. Les leçons des maîtres doivent suppléer aux heures d’étude.

L’école est divisée en quatre classes. Les élèves passent ordinairement deux années dans chaque classe. La grande différence qui existe entre cette méthode d’enseignement et la nôtre, c’est que les professeurs ne sont pas, comme en France, régens uniques d’une classe, et obligés d’y apparaître tour à tour comme philologues, comme historiens, comme géographes. Ils ont une branche d’enseignement déterminée, et ils la suivent de degré en degré, depuis la première jusqu’à la dernière division de l’école.

La place que les élèves occupent à l’école est déterminée par les examens. Chaque année, à la fin du premier et du troisième trimestre, il y a un examen particulier dans chaque classe ; à la fin du deuxième, un examen écrit ; à la fin du dernier trimestre, un examen public.

Les professeurs interrogent les élèves l’un après l’autre, et adressent à la direction le résultat de leurs observations.

L’élève ne peut monter d’une classe à l’autre sans avoir subi cet examen, et s’il ne le subit pas d’une manière satisfaisante, il redescend.

Du gymnase l’étudiant passe à l’université. Il doit être muni d’un certificat du recteur, constatant qu’il est en état de soutenir le premier examen universitaire, qu’on appelle examen artium. Mais s’il échoue dans cette épreuve, le recteur qui a signé le certificat reçoit, pour la première fois, une sévère admonestation ; la seconde fois, il est condamné à une amende de 10 à 20 rixdales (30 à 60 fr.) ; et s’il retombe encore dans la même faute, il peut être privé de son emploi.

Toutes les écoles secondaires de Danemark sont soumises au même réglement. Mais celle de Soro, qui porte le titre d’Académie, est une institution à part. J’ai besoin, pour l’expliquer, de remonter un peu plus haut.