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qu’ils soient confirmés, c’est-à-dire jusqu’à quatorze ou quinze ans. Il n’y a point d’établissement séparé pour les garçons et pour les filles.

Les enfans apprennent la lecture, l’écriture, le calcul, les principes de religion, les élémens de l’histoire et de la géographie du Danemark. Ils doivent aussi apprendre à chanter, et faire des exercices de gymnastique.

D’après l’ordonnance de 1814, on devait leur faire faire quelques travaux manuels. Les jeunes filles devaient apprendre à coudre, à filer, à tricoter ; les garçons devaient avoir pour maîtres un menuisier, un charpentier, un forgeron. Cet article du réglement n’a pas été exécuté.

L’école est divisée en deux sections. Les leçons durent, en été, depuis sept heures du matin jusqu’à onze, et depuis quatre heures de l’après-midi jusqu’à six ; en hiver, depuis huit heures du matin jusqu’à midi, et depuis deux heures jusqu’à quatre. La première section va à l’école le matin, la seconde l’après-midi. Cette mesure a été prise dans l’intérêt des ouvriers et des laboureurs, qui peuvent avoir chaque jour besoin de leurs enfans. Il est permis, du reste, aux parens de faire sortir leurs enfans de l’école, pendant trois semaines au temps des semailles, et pendant trois semaines en automne. Toutes les écoles ont, du reste, congé le samedi, et vacance pendant les moissons.

Chaque année, au mois d’octobre et au mois d’avril, les élèves subissent un examen devant la commission. C’est d’après cet examen qu’ils sont classés à l’école. Le résultat de l’examen avec les observations de la commission sur le caractère et la conduite de chacun d’eux est adressé à la direction.

La commission distribue gratuitement aux enfans pauvres le papier, l’encre, les plumes et les livres prescrits pour l’enseignement.

Tous les parens sont obligés d’envoyer leurs enfans à l’école. Les paysans doivent y envoyer leurs domestiques qui ne savent pas lire. Le dimanche, avant l’ouverture des classes, le prêtre annonce publiquement le jour où le maître reprendra ses leçons, et invite les pères de famille à remplir leur devoir. Si l’un d’eux conserve, sans aucune raison valable, son enfant ou son domestique à la maison, il paie, pour chaque jour de délai, une amende de deux shellings. Cette amende peut s’élever jusqu’à vingt-quatre shellings, s’il n’obéit pas à une première injonction, et enfin il peut être condamné à la prison.

S’il essaie de soustraire ses enfans à l’examen, il paie aussi une amende, et enfin il subit la même punition s’il les laisse aller malpropres à l’école.

Les écoles de village s’appellent almuenskole ; celles des villes portent, comme en Allemagne, le titre de borgerskole (bürgerschule)) mais le réglement qui les régit est le même que celui des écoles de village ; seulement elles ont toujours au moins deux maîtres. Le premier est un candidat en théologie sortant de l’université, et qui porte le titre de catéchiste. Il est nommé par le roi ; il loge dans le bâtiment de l’école, et reçoit ordinaire-