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DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN DANEMARK.

ble sur l’état de l’école et sur ses besoins. La direction en garde une copie et envoie l’autre à la chancellerie.

La direction n’est, comme on le voit, qu’un lien intermédiaire entre l’autorité supérieure et l’autorité locale. Elle exécute les ordres de la chancellerie et contrôle les actes de la commission ; elle exerce aussi, dans les cas ordinaires, une action directe ; mais elle doit soumettre à la chancellerie la solution de toutes les affaires importantes.

Tous les propriétaires d’une commune sont obligés de contribuer, chacun selon ses revenus, aux besoins de l’école, soit qu’ils résident dans la commune ou non, soit qu’ils envoient ou non leurs enfans à l’école.

La contribution générale est versée entre les mains de la commission, qui doit y trouver de quoi entretenir les bâtimens des écoles, payer le maître et son adjoint.

Si une commune est trop pauvre pour pouvoir elle-même subvenir aux frais d’une école, le roi vient à son secours ; car il doit y avoir une école dans chaque paroisse, et tous les Danois doivent savoir lire et écrire.

Dans les villes, la contribution se paie ordinairement en argent ; dans les villages, en nature. Dans les villes, les maîtres d’école reçoivent un traitement proportionné à l’importance de leurs fonctions et à la cherté des lieux qu’ils habitent. Dans les villages, ils reçoivent généralement six tonnes de seigle, six tonnes d’orge en nature, vingt-cinq tonnes d’orge payées d’après la taxe, six mesures de bois que les paysans sont obligés de scier et d’amener devant la maison d’école. Tous ont le logement gratuit et une certaine étendue de terre propre à la culture. On leur donne en outre, pour l’entretien d’une vache, cent dix-huit livres de foin et deux cent trente-six de paille. Enfin ils reçoivent ordinairement dix écus par an pour remplir les fonctions de chantre à l’église. Ils ont part aux offrandes des grandes fêtes et au tribut volontaire que les habitans d’une paroisse paient pour les baptêmes et les mariages. S’ils peuvent donner à leurs élèves des leçons de gymnastique, ils reçoivent encore une gratification ; tout cela ne forme, il est vrai, qu’un traitement assez modique ; mais ils peuvent vivre sans être obligés de joindre à leurs fonctions un autre métier.

Tous les maîtres d’école d’un district ont une caisse de secours, où chacun d’eux dépose régulièrement une faible partie de son revenu. Cette caisse doit leur donner un appui s’ils sont vieux, un secours s’ils sont malades ; et quand ils meurent, leur veuve reçoit un quart de leur traitement.

L’instituteur a été élevé à l’école normale. Lorsqu’il se présente pour occuper un emploi dans un village, il doit constater, 1o  qu’il est âgé de vingt-un ans au moins ; 2o  qu’il peut lire et écrire couramment et avec intelligence, expliquer le catéchisme de Luther et les livres élémentaires de religion, faire les quatre règles principales et la règle de trois, chanter le chant d’église.

Les enfans entrent à l’école à l’âge de sept ans ; ils y restent jusqu’à ce