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LE PORTUGAL
AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE.

La situation de l’Espagne, les vicissitudes de sa fortune, les causes de ses calamités présentes, ont été longuement examinées par nous avec l’attention que l’on doit à un grand intérêt national[1]. Nous croyons avoir rendu palpable la solidarité de la France et du royaume dont il lui appartient de fixer le sort et de terminer les longues tortures. À cette question s’en lie une autre, secondaire sans doute par son importance relative, mais qu’il faut néanmoins connaître pour suivre le mouvement des idées dans la Péninsule aussi bien que l’enchaînement des principales transactions européennes. La question portugaise est l’appendice obligée de la question espagnole. Elle aussi est féconde en hauts enseignemens, quoique en l’exposant on ne puisse espérer d’être soutenu par la même curiosité sympathique.

Depuis vingt ans, le Portugal étale aux yeux du monde un spectacle de scandale que ne relève ni l’importance des intérêts, ni la grandeur du théâtre, ni l’énergie des passions. Cette terre d’héroïsme, à laquelle tant de lointains royaumes apportaient en tribut leurs diamans et leurs parfums, et qui, selon le chantre inspiré par les derniers reflets de sa gloire, brillait à l’extrémité de l’Europe comme sa

  1. L’Espagne au xixe siècle, numéros du 1er octobre, 15 novembre et 15 décembre 1836.