Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 11.djvu/766

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
Séparateur



14 septembre 1837.


La dissolution de la chambre des députés qui approche, et dont l’ordonnance ne peut tarder à paraître, a vivement occupé les esprits pendant cette quinzaine. Au nombre de ses conséquences prévues est une création de pairs dont nous parlerons tout d’abord, parce qu’elle précédera sans doute l’ordonnance de dissolution, ou du moins la réunion des colléges électoraux. La pairie, en effet, ne se recrutant plus par elle-même au moyen de l’hérédité, il faut bien que le gouvernement supplée d’année en année aux vides que la mort, les maladies, l’âge et ses infirmités font dans ses rangs. À la veille d’élections générales, une création de pairs est opportune, en ce qu’elle jette un nouvel élément dans la chambre haute, au moment où la seconde chambre est aussi sur le point de se renouveler, et de plus en ce qu’elle permet d’assigner une honorable retraite à quelques vétérans de la carrière représentative. On cite parmi les hommes qui doivent être promus à la pairie : MM. le général Durosnel, le général Tirlet, le général Meynadier, Odier, François Delessert, Kératry, Bignon, Rouillé de Fontaine, de Vandeul, Bessières, Joseph Périer. Dans une autre catégorie se trouve M. Aubé, ex-président du tribunal de commerce de Paris, membre du conseil-général de la Seine, et que ses services ont placé au premier rang des notabilités municipales. Il est, en outre, question de plusieurs généraux qui ne font pas partie de la chambre des députés, et dont les noms figureraient convenablement dans la chambre haute. Nous croyons aussi que M. Casimir Delavigne était sur cette liste ; mais on assure qu’il a refusé.

Tout le monde se prépare donc aux élections prochaines, le gouvernement, les partis, les ambitions individuelles. De tous côtés, chacun calcule ses chances. Le ministère interroge ses préfets ; les partis font la revue de leurs forces, lancent des programmes, essaient de former des comités, proposent des alliances ; les candidats, et ils sont nombreux, travaillent les électeurs, cherchent des amis, comptent les suffrages dont ils se croient assurés. Néanmoins tout ce mouvement, qu’on prendrait de loin pour quelque