Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 11.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.



LES
DEUX MUSES.


LA MUSIQUE.


C’est pour moi que les arts façonnent la matière,
Que Dieu met ses trésors au fond des élémens ;
Pour moi, fille du ciel, que l’esprit de la terre
Taille l’or précieux, et jette la lumière
Comme une passion au cœur des diamans ;
Pour moi que tout rayonne et fleurit et murmure ;
Pour moi que, dans le sein de chaque créature,
Brûle l’encens sacré de l’admiration,
Que l’aubépine tremble aux tiges du buisson ;
Pour moi que le soleil dore la gerbe mûre.
Je suis reine du monde, et, partout où je vais,
La multitude en chœur chante et me glorifie ;
Partout on me recherche, on m’aime, on me convie ;