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DE L’INTERPRÉTATION DES HIÉROGLYPHES.

égal à cinq cent quatre mille huit cent trente-deux. Tout cela est incroyable ; tout cela est vrai cependant, la démonstration algébrique est là[1] ; un de mes amis, mathématicien distingué, a bien voulu la formuler. Il faut dire cependant, pour être juste, que certaines circonstances dont le calcul n’a pu tenir compte réduiraient probablement ces nombres de quelques unités ; mais y eût-il réduction de moitié, les résultats seraient assez riches encore pour imprimer au nouvel alphabet proposé par M. Salvolini un cachet qui n’appartient qu’à lui. Mais patience, quand nous allons

  1. Soit B le nombre des valeurs dont est susceptible chaque caractère hiéroglyphique ; soit n-1 le nombre des caractères dont se compose le groupe que l’on veut lire ; n représentera le nombre des places que peuvent occuper les voyelles à suppléer, tant aux extrémités que dans l’intérieur du groupe ; soit enfin m le nombre des voyelles dont fait usage la langue parlée, et A le nombre des lectures diverses que peut fournir le groupe en question.

    Bn-1 sera le nombre des combinaisons possibles entre les valeurs diverses des n-1 consonnes occupant la même place relative.

    Chacune des m voyelles pouvant occuper dans chacune de ces combinaisons chacune des n places différentes,

    Bn-1 × m × n sera le nombre des mots à une seule voyelle.

    Dans chacun de ces mots il reste n-1 places où se peuvent mettre isolément chacune des m voyelles, ce qui donne m (n-1) variations de chaque mot,

    Bn-1 × m × n × m (n-1) = Bn-1 × m2 × n (n-1) représente donc le nombre des mots nouveaux à deux voyelles.

    En continuant le même raisonnement, on voit que

    Bn-1 × m3 × n (n-1) (n-2) représente le nombre des mots à trois voyelles,

    Bn-1 × m4 × n (n-1) (n-2) (n-3) le nombre de mots à quatre voyelles, et ainsi de suite ; de sorte que la formule générale qui représente la totalité des mots formés par les changemens de valeur des n-1 consonnes et l’introduction des m voyelles, 1 à 1, 2 à 2, 3 à 3, 4 à 4, etc., est,

    A = Bn-1 (m·n + m2·n (n-1) + m3·n (n-1) (n-2) + etc.)

    Si l’on fait B=2, n-1= 2, m=3, on a A = 900.

    Pour B=3, n-1= 2, m=3, on a A = 2,025.

    Pour B=3, n-1=3, m=3, on a A = 73,224

    Pour B=3, n-1= 3, m=4, on a A = 212,976, etc.