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DE L’INTERPRÉTATION DES HIÉROGLYPHES.

Je saute cinq feuillets, je trouve encore : « On plaça, presque toujours, à la suite des noms communs figuratifs, symboliques ou phonétiques des différentes espèces d’édifices, les signes suivans comme déterminatifs. » Je referme le livre. On conviendra que c’est jouer de malheur ; pas une rectification proposée par M. Salvolini qui ne se trouve faite d’avance. Je ne sais quelle explication pourra donner M. Salvolini ; mais ce que je sais bien, c’est que, chez nous, un disciple qui honore et respecte un maître auquel il doit tout ce qu’il est, fermera les yeux sur les inexactitudes légères qui ont pu lui échapper, bien loin d’en supposer qui n’existent pas, pour se donner le plaisir de les relever ; bien loin de paraître ignorer l’existence de tel passage dans les écrits du maître pour lui faire un reproche de son absence, et présenter ce même passage dans des termes à peine différens, comme sa propre découverte, surtout quand les écrits du maître sont aux mains du public, et témoignent de la vérité. Il faut dire que quand M. Salvolini a livré à l’impression son analyse de l’inscription de Rosette, il n’était point question encore de la publication prochaine de la grammaire hiéroglyphique, dont M. Salvolini seul possédait une copie ; il ne s’attendait pas sans doute à la voir paraître si tôt. Mais passons ; que nous importent les procédés de M. Salvolini à l’égard de celui qu’il appelle son illustre maître ? Ce que nous devons examiner, ce sont les démonstrations qu’il donne de ses principes ; ce sont les additions au moyen desquelles il a prétendu les compléter. Commençons par les additions ; et d’abord occupons-nous de ce qui est relatif aux divers modes d’expression dont est susceptible un caractère hiéroglyphique. M. Champollion, comme nous l’avons vu plus haut, avait placé au premier rang la classe des hiéroglyphes signes de sons, servant à exprimer les idées à la manière des lettres de notre alphabet, ce qui fait désigner habituellement cette classe par le nom d’alphabet phonétique. M. Champollion a constamment regardé les caractères phonétiques comme ne pouvant représenter autre chose qu’une articulation simple, repoussant bien loin les valeurs syllabiques que le docteur Young avait cru pouvoir admettre parmi les résultats de ses premières recherches. M. Salvolini, dans son livre, rétablit les valeurs syllabiques abandonnées de tout le monde depuis long-temps.

Dès qu’un caractère avait été reconnu comme représentant de