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des pages in-quarto, je trouvai ces passages : « Pour l’hiérogrammate français, un déterminatif n’est qu’une espèce de note qui sert à la fois à indiquer l’acception du mot et sa prononciation. Cette opinion m’a paru inexacte. (Suivent les motifs.) Pour moi, le fait de l’emploi des déterminatifs, tout en admettant qu’il ait eu lieu dans le dessein prémédité de contribuer à la clarté des textes, n’est qu’une circonstance dont l’origine est dérivée du génie particulier des écritures sacrées. Les Égyptiens, par attachement à leur plus antique méthode graphique (ceci est souligné dans le livre comme constituant la rectification proposée), primitivement idéographique, se plurent à exprimer les idées par la combinaison des deux genres d’expression, l’ancien, l’idéographique, et le nouveau, le phonétique. » J’allais en conséquence rectifier le texte de la grammaire de M. Champollion, admirant la sagacité du correcteur, lorsque mes yeux tombant sur la page 78 de cette grammaire, je lus : « Les Égyptiens, soit dans l’intérêt de la clarté des textes, soit par attachement à la plus antique forme de leur écriture (dont les premiers caractères furent des signes figuratifs), aimaient à exprimer certaines idées par la combinaison de deux espèces de signes, de nature diverse, employés simultanément. » La rectification se trouvant toute faite, et précisément, chose remarquable, dans les termes proposés par M. Salvolini, je refermai la grammaire, et je passai outre.

« Si l’on s’en tient, dit un peu plus loin M. Salvolini, aux règles que feu Champollion a cherché à établir dans sa grammaire hiéroglyphique, relativement à l’emploi des signes déterminatifs, ces signes ne se rencontrent absolument qu’à la suite des noms ou des verbes exprimés phonétiquement. » Or, M. Salvolini nous annonce avoir trouvé des preuves nombreuses de l’inexactitude de cette règle. Me voilà reprenant la grammaire hiéroglyphique, avec l’espoir d’être plus heureux pour cette rectification que pour la précédente. Mais non ; j’ouvre le livre à la page 89, et je lis : « Ce déterminatif se joint parfois à des noms exprimés par des caractères tropiques. » Puis encore : « Ce déterminatif affecte les noms des divers métaux, soit phonétiques, soit symboliques. » Je tourne le feuillet, et je trouve à la page 91 : « Ce caractère devient le déterminatif obligé des noms, soit phonétiques, soit figuratifs, soit même symboliques, de tous les membres du corps de l’homme. »