Prenez donc ce thé à votre tour ; il est déjà à moitié froid.
Vous n’y avez pas mis assez de sucre. Mettez-m’en un ou deux morceaux.
Comme vous voudrez, il ne vaudra rien.
Bien ; maintenant, encore un peu de lait.
Êtes-vous satisfaite ?
Une goutte d’eau chaude à présent. Est-ce fait ? Donnez-moi la tasse.
La voilà, mais il ne vaudra rien.
Vous croyez ? En êtes-vous sûr ?
Il n’y a pas le moindre doute.
Et pourquoi ne vaudra-t-il rien ?
Parce qu’il est froid et trop sucré.
Eh bien ! s’il ne vaut rien, ce thé, jetez-le.
Ah ! mon Dieu ! que vous m’amusez ! Je n’ai jamais rien vu de si maussade.
Ma foi, c’est vrai, je ne suis qu’un sot.
Je ne vous avais jamais vu jaloux, mais vous l’êtes comme un Othello.
Pas le moins du monde ; je ne peux pas souffrir qu’on se gêne, ni qu’on gêne les autres en rien. Comment voulez-vous que je sois jaloux ?